L’outil clé le test de kinésiologie, qui est le test musculaire. « Dans les années 1960 aux États-Unis, un chiropracteur nommé George Goodheart a établi une relation directe entre la tonicité musculaire et l’état de stress », explique Freddy Potschka, fondateur de l’Institut français de kinésiologie appliquée. « Il s’est rendu compte qu’un muscle, vigoureux en temps normal, pouvait s’affaiblir quand il était exposé à un stress » – par exemple lorsqu’on évoque à la personne un accident qu’elle a subi ou un aliment auquel elle est allergique.
Étonnant ? « Quand nous sommes effrayés ou que nous apprenons une mauvaise nouvelle, notre corps réagit : nous nous mettons à trembler, à pleurer, rappelle Freddy Potschka. Notre système neuromusculaire réagit à l’information qui lui parvient. » De même, il suffit parfois d’une odeur pour réveiller en nous une mémoire. Un pont se crée entre ce que nous sommes en train de vivre et ce que nous avons vécu, à même de créer une « onde de choc » dans notre corps. Fort de ce constat, George Goodheart développa un test musculaire permettant d’évaluer l’équilibre physiologique et psychoémotionnel d’un individu, puis d’identifier la manière de normaliser sa situation.
Des protocoles itératifs
Cet effet on/off du tonus musculaire sert de mode de dialogue. À partir de protocoles précis, le praticien teste des hypothèses sur l’origine possible du stress. Si le tonus musculaire reste constant, c’est que le souci n’est pas là. S’il s’effondre, c’est qu’il faut creuser dans cette voie. « Nous effectuons une série de prétests pour vérifier le bon fonctionnement du muscle, étalonner son tonus (différent d’un individu à l’autre) et identifier le point auquel il lâchera lorsque l’information énoncée générera un stress », précise Freddy Potschka.
Une fois la correction apportée, le muscle est à nouveau testé.
Troubles alimentaires, insomnie, dépression, difficultés scolaires, douleurs chroniques, traversée d’une période difficile… Le kinésiologue interroge le muscle :
doit-il travailler sur la structure ? Sur les émotions ? Si oui, lesquelles ? Y a-t-il un déséquilibre au niveau nutritionnel ? Énergétique ? En lien avec quel nutriment ou quel méridien ?
Doit-il s’intéresser à un événement passé ? Entre vingt et trente ans ? Dix et vingt ans ? Zéro et dix ans ?
Si le test s’inverse, c’est qu’il y a là des choses à débusquer ; il affine le décompte. « Les causes sont souvent
multiples, note Freddy Potschka. Si quelqu’un vient pour un mal de dos, nous utilisons le test musculaire pour déterminer s’il s’agit d’un souci purement structurel, ou s’il faut prendre en
compte une dimension psychoémotionnelle. » En kinésiologie, le test musculaire intervient aussi pour déterminer quel sera le mode de régulation approprié. « Nos étudiants sont formés à
différentes techniques, indique Freddy Potschka. En la matière, chaque école a ses spécificités. » Les normalisations peuvent passer par la stimulation des méridiens de la médecine énergétique
chinoise ou de points réflexes neurolymphatiques et neurovasculaires, ainsi que par toute autre méthode, à condition de « tester systématiquement quel est le meilleur outil pour la personne,
insiste Sandra Zeltner. Face à une migraine, je n’utilise jamais la même méthode de régulation ! »
Rééquilibrer le système
Une fois la correction apportée, le muscle est à nouveau testé. Si son tonus s’est renforcé, c’est qu’il y a eu régulation. Le kinésiologue peut continuer son exploration, jusqu’à ce que tout semble en ordre.